LE BULLETIN DE LA BIPEDIE INITIALEEditée par le Centre d'Etude et de Recherche sur la Bipédie Initiale :BIPEDIAA Review from the STUDY and RESEARCH CENTER for INITIAL BIPEDALISM Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter :
« Où est donc passé le Moyen-Age ? »L'invention de l'ère chrétiennepar François de SARRE
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Représentons-nous une Histoire de France à laquelle il manquerait au bas mot une dizaine
de siècles…
Et pourtant des chercheurs russes et allemands ont en fait leur cheval de bataille,
depuis quelques années déjà !
Personnellement, j'avais la chance, non seulement de posséder parfaitement la langue
de Goethe, mais aussi de compter au nombre de mes amis quelques-uns de ces "récentistes",
comme ils aiment à se nommer.
C'est justement lors de l'un de ces stages de biologie marine, à l'Institut Océanographique de Split, en Dalmatie, que je découvris pour la première fois ce qu'était une discordance de l'Histoire. C'est en effet le terme que l'on peut employer quand il y a conflit entre ce que l'on voit, et ce que l'on lit dans les livres d'Histoire… C'était l'année 1966, et la Yougoslavie n'était encore guère ouverte aux touristes.
Au centre de la ville de Split s'élevait le magnifique palais de l'empereur romain
Dioclétien ( 284-305 après J.-C. ). Absolument intact… On avait de la peine à croire que ces façades
et vastes demeures dataient de près de 17 siècles ! Mais le plus surprenant était sans doute
de constater que les maisons de la Renaissance, construites à l'apogée de Venise, avaient été tout
bonnement ajoutées - voire intégrées - aux édifices romains déjà en place,
dans un ensemble architectural parfait. Sachant que partout dans le monde, les habitants d'une
cité sont plutôt prompts à récupérer de vieilles pierres… pour les utiliser dans leurs propres
maisons qu'ils sont en train de construire un peu plus loin, il était difficile de croire
qu'une dizaine de siècles ( ! ) séparait les deux niveaux d'habitation.
Mais, si c'était le cas, où étaient donc passés le Moyen-Age et ses dix siècles d'histoire ?
Qui a volé le Moyen-Age ? peut-on légitimement s'écrier… Mille ans,
c'est à la fois beaucoup et pas grand chose, comparé au temps "géologique", comme l'âge estimé de la Terre
qui se chiffre en milliards d'années.
Eh oui, nous ne sommes qu'à 3 siècles de Louis XIV ( mort en 1715 ),
et des fastes de la cour de Versailles… Considéré comme cela, le temps passe très vite… Alors pourquoi,
tout au long de l'Histoire, n'aurait-on pas pu rajouté jusqu'à 1000 ans à l'ère Chrétienne…
laquelle avec, en gros, 2000 ans écoulés forme l'ossature même de notre Chronologie occidentale ?
Certes, on pourra toujours penser que l'épisode de Split, relaté plus haut,
n'est guère significatif. Il y a quand même de quoi frapper les esprits, même les plus sceptiques.
La ville de Split ( appelée autrefois Aspalathos, puis Spalato )
doit sa notoriété au gigantesque palais de l'empereur romain Dioclétien ( 245-313 ).
Cette forteresse de 40.000 m2 est l'unique palais de l'Antiquité tardive dont les murs tiennent
encore debout. Construit de 295 à 305, il a bénéficié de tout le luxe possible pour l'époque :
pierre blanche de l'île de Brac, marbre d'Italie et de Grèce, etc. Quand on circule en voiture le long
de la promenade du bord de mer, on passe devant la façade sud du palais. Empruntant la porte maritime,
car du temps de Dioclétien, les remparts donnaient directement sur la mer ( on y entrait alors
en bateau ! ), on accède à la vaste demeure... De nombreuses salles voûtées sont actuellement
occupées par des fleuristes et les marchands de souvenirs. Un escalier monte au péristyle,
vaste cour intérieure dominée par les appartements impériaux. On peut s'imaginer Dioclétien apparaissant
du haut de sa tribune pour recevoir l'hommage de la foule…
Qu'est-il arrivé jadis ? Faute de débat chez les historiens, il n'y a pas vraiment de controverse au sujet du palais de Dioclétien, sur les sites alentours, et sur le pourquoi de leur abandon ? On aimerait aussi savoir pourquoi les Vénitiens, mille ans plus tard, en sont venus à réoccuper les lieux. Cet intervalle de dix siècles - où il ne s'est rien passé - ne paraît-il pas disproportionné ? Le palais de l'empereur Dioclétien semble avoir été recouvert sous des mètres de boue,
un peu comme ce fut le cas à Pompéi, sauf qu'il s'agissait ( nous en reparlerons ) des cendres
et des laves incandescentes éructées du Vésuve, qui ont détruit toute vie sur leur passage.
Même si, par la suite, le souvenir des faits s'est perdu chez les habitants de la région, peut-on vraiment imaginer qu'il aura fallu attendre près de 10 siècles, à l'époque médiévale, pour que les Vénitiens reviennent sur l'ancien site habité, pour qu'ils se mettent à déblayer la ville romaine, la repeuplent et y construisent leurs propres maisons juste à côté ? On peut très bien penser qu'en réalité les deux époques ( romaine
et vénitienne ) se sont rapidement succédées, l'une après l'autre… à quelques dizaines d'années d'écart !
Split n'est pas un cas isolé.
Nous verrons que d'autres épisodes catastrophiques, possiblement induits par des
perturbations cosmiques, ont frappé de nombreuses contrées, vers la même époque. Il y a eu de grandes
inondations, de violentes transgressions marines ( méga-tsunamis ) à travers l'Europe du Nord,
ou de part et d'autre du continent nord-américain, voici 7 à 9 siècles !
Pour en revenir au palais de Dioclétien, le problème posé est désormais de "recaser"
dix siècles d'Histoire… en trop !
De façon abrupte, on peut aller jusqu'à dire que ces mille ans d'Histoire sont "nuls et non advenus" ! Certes, il ne faut pas se montrer trop expéditif, même si l'on part du point de vue - qui est le mien - que la Renaissance n'a pas été la période de redécouverte de l'Antiquité, comme on le dit souvent, mais celle où l'on a… rédigé la plupart des écrits attribués aux auteurs grecs et latins ! Bien sûr, on le comprendra aisément, les modèles du monde antique étaient
omniprésents dans l'Italie du quattrocento ou du cinquecento ( 15ème
ou 16ème siècles ). Mais c'est parfois très étonnant… frisant même le ridicule.
Avait-on voulu " réinventer " l'Antiquité ?
Les historiens nous disent que Bernard de Clairvaux possédait fort bien le latin, qu'il citait quotidiennement les auteurs antiques " païens ". La connaissance de la littérature ancienne faisait partie du bagage intellectuel des clercs du Moyen-Age… en dehors de toute préoccupation religieuse ! Y a-t-il eu imitation, voire carrément une production d'écrits en latin,
assignés à des auteurs que l'on voulait faire passer pour antiques ?
Qu'on ait couramment écrit au Moyen-Age dans la langue de Rome peut paraître normal, puisque l'Université parlait latin ( en Allemagne, jusqu'au 19ème Siècle ). Quant à l'Eglise catholique romaine, elle a conservé le latin comme langue officielle jusqu'au Concile de Vatican II ( années 1960 ) ! Tout ça n'explique pas vraiment pourquoi des textes auraient été " déclarés antiques " à la Renaissance, alors qu'en fait, ils venaient tout juste d'être écrits… Nous allons essayer d'en comprendre la raison dans les prochains chapitres de ce livre. La faveur dont bénéficiaient les auteurs grecs et latins, jusqu'à la cour des Francs carolingiens, atteste en tout cas combien grande était l'influence des Antiques. Peut-être justement parce que leur époque était… plus rapprochée dans le temps que ce que l'on croit d'habitude ! De fait, le passé gréco-romain n'avait jamais été oblitéré, car une bonne partie
des manuscrits authentiques étaient toujours disponibles dans les bibliothèques.
Pourquoi ces faux ? Quel était le but final recherché ? Nous allons bientôt le découvrir. On ne s'étonnera donc pas que la bibliothèque romane du Mont Saint-Michel,
aux confins de la Normandie et de la Bretagne, ait conservé des textes de Caton, le Timée de Platon
dans sa version latine, des ouvrages de Cicéron, d'Aristote, des extraits de Virgile…
On sait que le Wisigoth Théodulfe se faisait appeler Pindare,
du nom d'un poète lyrique grec du 6ème siècle avant Jésus-Christ, tandis qu'un Franc du nom
d'Angilbert, s'était attribué le surnom d'Homère !
Avec le recul du temps, on s'interroge : « Comment distinguer l'œuvre littéraire
authentique de sa copie ? ». Et une question subsidiaire pourrait être : « L'imitation
de l'Antiquité n'allait-elle pas parfois si loin qu'elle en devenait suspecte… ? ».
Le lecteur insinuera que mettre en doute certains écrits, certaines chronologies, c'est une chose ; mais que cela ne suffit pas à admettre la suppression totale de plusieurs siècles d'Histoire ! « Voyez non seulement les personnages historiques, mais aussi les édifices en dur qui nous sont parvenus depuis le Moyen-Age : châteaux, palais, églises… Ne sont-ce pas là suffisamment de preuves concrètes ? ». « Oui », vous répondrai-je, « ces magnifiques monuments,
notamment les églises gothiques ou romanes, restent les témoins d'un certain contexte historique
que nous appelons maintenant Moyen-Age… ».
L'historien français Jacques Le Goff abonde également en ce sens ( A la recherche du Moyen Age, Audibert, 2002 ). Ses études l'ont conduit à faire la part des choses entre la vision noire de cette époque, qui nous vient de la Renaissance, et à la vision plus dorée, qui s'est construite après la Révolution, sous l'influence de Chateaubriand et du romantisme. Actuellement, nos concitoyens connaissent surtout le Moyen-Age à travers des films comme " Les Visiteurs " ( excellent, au demeurant ! ) ou… les jeux vidéo ! Le Moyen-Age, auréolé de mystères, et de faits d'arme chevaleresques, se prête merveilleusement à la fresque historique, aux récits et aux chroniques ( Les Temps Médiévaux ). Mais combien de lecteurs sont-ils prêts à reconsidérer le Moyen-Age comme une
époque intercalaire, certes, mais seulement dans notre vision "à rebours" d'hommes du 21ème siècle !
Pour en revenir aux vestiges architecturaux de l'époque médiévale, en Europe occidentale,
nous connaissons d'innombrables clochers et chapelles du 12ème et 13ème siècles
( et également des siècles précédents ). A cette époque-là, en France et dans les pays environnants,
les gens circulaient beaucoup entre les lieux de culte, souvent récupérés par le christianisme
( pèlerinage de St Jacques de Compostelle, mais aussi Chartres dont on sait que la cathédrale
a été bâtie sur d'anciens temples païens ). L'affluence était telle à l'époque qu'on a de la peine
à l'imaginer aujourd'hui… sinon en allant observer les touristes " laïcs " qui viennent par
bus entiers visiter… les mêmes sites millénaires !
A notre époque contemporaine, le Moyen-Age est par ailleurs, nous l'avions souligné en entrée, souvent dénigré : on parle de « mentalité moyenâgeuse », peut-être justement pour occulter, inconsciemment ou non, cette période qui nous apparaît « en porte-à-faux avec l'Histoire ». Pourquoi ces gens ont-ils donc rétrogradé par rapport à l'Antiquité gréco-romaine ? Qu'est-ce qui a durablement perturbé la progression linéaire des civilisations occidentales ? Ce sont des questions qu'on peut légitimement se poser. Et pourtant, le savoir
n'était pas absent des officines, cloîtres et ateliers médiévaux !
« D'accord », me direz-vous, « mais pourquoi vouloir tant réduire ou rétrécir la chronologie historique officiellement adoptée ? ». En ce qui me concerne, ce n'est point par goût inné de la contradiction, mais dans le souci d'une certaine logique… Avant que je ne m'intéresse aux publications, outre-rhin, sur le " récentisme ",
certains faits ou réalisations antiques m'avaient personnellement paru singulièrement proches…
de "notre" présent.
En tout cas, si l'Antiquité hellène n'est qu'à une dizaine de siècles de nous, cela explique joliment pourquoi les Grecs parlent toujours la même langue… Certains esprits, et non des moindres, se sont déjà penchés sur les erreurs de dates dans l'Histoire. Ainsi Isaac Newton ( 1643-1727 ), le physicien bien connu, "père" de la gravitation, s'est occupé pendant quarante ans de chronologie ; et il a prétendu que les dates acceptées à son époque étaient trop anciennes de plusieurs siècles : notamment les événements les plus importants de la Grèce classique devraient être avancés d'au moins 300 ans par rapport à lui ( 1 ). Comme le rapportent les " récentistes " Uwe Topper, Heribert Illig et Anatoly Fomenko, de nombreux cercles d'érudits se seraient formés spontanément au lendemain de la réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII ( 1582 ) pour contester la validité de certaines dates historiques… imposées. Mais la trame temporelle "établie" par les chronologistes et Joseph Scaliger ( 1540-1609 ) resta en position de force, et les historiens des siècles suivants ne purent plus y changer grand-chose… Les grands noms, comme Jules Michelet en France, se sont servis des mêmes modèles 'scaligériens' pour écrire leur Histoire, celle qui est maintenant enseignée dans les écoles ! Nous reviendrons bien sûr sur ces points importants tout au long du livre. Qui donc aurait dérobé le Moyen-Age ? Ou plutôt : Qui aurait rajouté tous ces siècles ? Et puis aussi, ce qui est très important : « Quel aurait été le mobile ? ». Nous pouvons d'ores et déjà insinuer que l'intention voulue a été « forcément »
de se vieillir, en se donnant, par là-même, une légitimité renforcée… Quelle institution
- ou groupe politico-religieux - a bien pu en être le maître d'œuvre ?
Certes, dans les prochains chapitres, il ne sera pas vraiment question de machinations sordides, de complots, de faux grossiers en écriture - ou d'une imposture flagrante qui auraient conduit ipso facto à une trame historique trop longue de plusieurs siècles ! Mais il y a manifestement eu volonté délibérée de la part de Puissants de l'époque… La falsification en règle de l'Histoire aura été "pieusement" voulue, pourrait-on dire… Cependant on ne peut rien expliquer sans intégrer un autre paramètre,
celui d'une intervention de l'extérieur, tout à fait imprévisible, celle-là… !
L'histoire de l'Humanité n'a jamais été un long fleuve tranquille… En revanche,
la créativité humaine est toujours restée égale à elle-même. Un regard rétrospectif sur les deux
siècles écoulés ( 19ème et 20ème ) montre à quelle vitesse s'est développée
la civilisation occidentale, dès lors qu'il n'y a plus eu d'entraves au progrès de la science,
ni au développement technologique !
Nous savons maintenant qu'en l'espace de 2-3 siècles seulement l'homme passe du stade de la voiture tirée par des chevaux, à celle tractée par l'énergie électrique… Homo sapiens serait-il devenu subitement si intelligent, qu'il a pu réaliser tout cela en si peu de temps, alors que pendant des millénaires il en était resté très "bêtement" au char à bœufs ? Autrement dit, qu'est-ce qui est le plus "normal" : végéter pendant des dizaines
de siècles au même stade de la technologie, ou bien partir à la conquête de la Lune en quelques décennies ?
Rassurons-nous, ce qui est "biologiquement correct", c'est bien évidemment de passer en 50 ans du stade de l'avion en bois et tissus des frères Wright, au Boeing 707 à réaction. Ce qui est beaucoup moins normal, en revanche, si l'on trace le cours de l'Histoire, c'est de constater que des civilisations anciennes, en Europe ou ailleurs, en sont restées pendant des millénaires au même type de char ou de charrue, ou à utiliser la même poterie… N'en déplaise aux archéologues qui ne s'expriment guère sur cet état de choses. Or si tel est bien le cas, c'est que forcément il y a une anomalie quelque part ! Ou bien les époques concernées sont beaucoup plus brèves que les estimations actuelles
nous incitent à le croire, ou bien ces périodes ont été véritablement entrecoupées
de désastres et cataclysmes, qui ont rejeté chaque fois les populations en arrière,
dans la misère et la régression technologique.
Et c'est depuis un événement brutal et cataclysmique - après la destruction
presque totale des Antiques et de leur culture - que l'essor de l'humanité a péniblement redémarré…
voici 700 ans !
Une chronologie alternative peut paraître exagérément courte,
car cela nous mettrait au bas mot… à 7 siècles de la fin de l'Empire romain d'Occident.
Ce livre n'est pas plus polémique que le "Da Vinci Code" de Dan Brown ( 2 ), qui prend ses libertés avec la vie privée du Christ. Un point commun est qu'il dépeint aussi le christianisme des origines comme un "coup monté". Mais le présent exposé n'est pas un roman, il s'agit d'une critique constructive de la chronologie : je proposerai en fin d'ouvrage un scénario alternatif, ouvert bien évidemment au débat. Pour bien comprendre tout cela, avant d'aborder les sujets historiques proprement dits, nous allons devoir nous remémorer quelques données pratiques, principalement sur le calendrier : cela fera l'objet du premier chapitre.
Suite... Chapitre 1
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